Le jour où j’ai filé de la laine : technique pour filer de la laine

Un jour, je me suis réveillée, et je me suis dit : « tiens, si j’apprenais à filer de la laine ». Alors, je me suis lancée. Pas toute seule hein… Je n’avais pas envie de pleurer devant mon rouet ! J’ai appris à filer la laine avec Ekaterina Gorges. Ce qui est difficile pour filer, c’est que ça n’est pas juste une technique, c’est un geste qui faut apprendre à apprivoiser. Et le seul moyen de l’apprivoiser, eh bien, c’est de filer (d’où le vieil adage… c’est en forgeant qu’on devient forgeron). Mais ce qui est extraordinaire quand on file, c’est la poésie. Et c’est également une très bonne technique pour méditer.

Comment filer de la laine ? Les techniques à connaitre

Il y a deux façons de filer de la laine : sur un fuseau ou sur un rouet. On dit qu’il est plus facile de commencer avec le fuseau qu’avec le rouet… je ne sais pas. À vous de vous faire votre propre opinion en pratiquant. Mais en tout cas, au-delà de la facilité ou de la difficulté, le coût d’un fuseau est moins élevé que celui du rouet… Dans les deux cas, le fil est une technique de torsion de la laine. C’est cette action mécanique de torsion qui maintient les fibres ensemble.

Les étapes à suivre pour réussir son filage

1. Mesurer la longueur des fibres (par exemple 5 cm). En fonction de la longueur des fibres, vous pourrez étirer pas plus de la moitié de la longueur de la fibre (par exemple 2,5 cm).
2. On file le fil célibataire (appelé également fil solitaire)
3. Ensuite, on file deux fils célibataires ensemble pour créer le fil retordu. Si le fil célibataire a été filé dans le sens des aiguilles d’une montre, le fil retordu doit l’être dans le sens inverse. Pour le fil retors, on peut utiliser deux fils parallèles ou la technique du retors andin avec un seul fil. La torsion du retors doit être identique à celle du fil célibataire pour éviter la surtorsion.
4. On fait l’écheveau soit sur un mandrin, soit sur le coude si on n’a qu’une petite longueur.
5. Il faut ensuite laver la laine, car sous l’humidité, la laine va retrouver son état initial. En filant, on étire, et donc il est important de soumettre la laine à l’eau après avoir filé. Si on ne lave pas la laine filée, la laine reviendra à son état initial dans l’ouvrage tricoté ou feutré… Pour laver l’écheveau, il faut alors plonger la laine dans l’eau très chaude avec du liquide vaisselle, laisser tremper 10 mn et rincer. Pour faire sécher l’écheveau, il ne faut pas le tendre avec un poids, car on risque de distendre à nouveau les fibres (qui pourrait à nouveau reprendre leur état initial dans l’ouvrage). Laissez sécher naturellement.
6. On peut éventuellement teindre le fil obtenu pour personnaliser votre laine davantage.

On peut garder juste le fil célibataire, mais il sera moins solide (puisqu’il y aura moins de torsion). Pour retordre, on utilise généralement 2 à 4 fils célibataire, mais on peut en utiliser beaucoup plus ! Plus le fil sera gros, moins il aura besoin de torsion.

Filer de la laine au fuseau

Le filage de la laine au fuseau est une pratique vieille comme le monde et reste une technique populaire pour sa simplicité. C’est une méthode accessible à tous et, qui plus est, nomade : oui, vous pouvez filer de la laine partout où vous allez. À l’origine, cette technique était très répandue et utilisée par les bergères depuis des siècles. Le fuseau permet de transformer les fibres de laine en fil. Le filage de la laine au fuseau repose sur le principe de la toupie. C’est une action de rotation qui permet de torsader les fibres ensemble et de créer un fil continu.

Les types de fuseaux

Il existe plusieurs types de fuseaux, chacun ayant ses particularités et ses avantages :

1. Les fuseaux supportés : Dotés d’une pointe en métal, ces fuseaux reposent sur une surface, comme une table, et tournent sur place. Ils sont parfaits pour un filage plus stable et contrôlé.
2. Les fuseaux suspendus : Ils sont accrochés par un fil ou une tige et tournent librement, suspendus dans l’air. Ils offrent plus de mobilité et de flexibilité dans le mouvement, idéal pour les filages en déplacement.

Les fuseaux selon les régions

Il se peut que les fuseaux varient d’une région à l’autre. Chaque culture a sa préférence en matière de design et de technique :

• Le fuseau français : souvent utilisé avec une fusaillole (le disque qui aide à la rotation) en haut. Cela permet au fuseau de tourner rapidement, ce qui est pratique pour obtenir un fil fin et régulier.
• Le fuseau turc : reconnaissable à sa croix en haut. Ce modèle est apprécié pour sa stabilité et sa capacité à produire un fil plus épais et solide.

Pourquoi filer au fuseau ?

Le filage au fuseau permet de créer un fil fait main, qui peut être utilisé pour le tricot, le crochet ou la fabrication de textiles. C’est une activité qui allie tradition et techniques qui perpétuent un savoir-faire ancestral. Que vous soyez un artisan expérimenté ou un débutant curieux, le filage au fuseau est une belle manière d’explorer la transformation des fibres de laine.. Pour les passionnés de filage, posséder un fuseau et savoir l’utiliser permet de produire un fil de qualité, mais aussi de préserver une tradition riche et vivante.

Filer au rouet

Le filage de la laine au rouet est également une méthode traditionnelle qui demande de la pratique, avec un brin de coordination. La principale difficulté réside dans la synchronisation des mouvements. Le pied doit appuyer sur la pédale à une certaine vitesse pour faire tourner la roue, tandis qu’une main laisse filer la laine à une cadence qui dépend de la torsion désirée. L’autre main, quant à elle, étire la laine pour la préparer à être filée. Cette harmonie entre les mouvements permet de créer un fil uniforme et continu. On peut dire que filer de la laine au rouet est une chorégraphie bien orchestrée !

Le rouet est un outil composé de plusieurs éléments essentiels, chacun ayant un rôle important dans le processus de filage :

• L’épinglier : il maintient la tension sur le fil en cours de filage, facilitant le contrôle de la résistance.
• Le frein : il permet de doser la résistance du fil et de réguler la vitesse de la bobine.
• La bobine : elle recueille le fil une fois qu’il est filé.
• La petite poulie avec une courroie : elle propose trois vitesses différentes (petite, moyenne, grande). Le choix de la vitesse dépend du résultat recherché. Pour un brin plus gros et moins de torsion, il est conseillé d’utiliser la grande poulie.
• La grande poulie : elle aide à faire tourner le rouet à une vitesse plus rapide. C’est idéale pour certains types de filage.

Le jour où j’ai filé de la laine pour la première fois, j’ai découvert la complexité et le charme de cet art. J’étais un peu maladroite au début, mais avec de la persévérance, la technique est devenue plus naturelle. En pensant à La Belle au bois dormant, qui se pique à la pointe d’une quenouille, je me suis demandé si ce fuseau devait être particulier. Tous ceux que j’ai vus n’avaient pas de piquant… Peut-être était-ce un modèle spécial ou elle avait juste envie de s’endormir…

Le filage au rouet reste une activité fascinante et enrichissante. Cela permet de transformer les fibres de laine en un fil unique et personnalisé, tout en préservant une tradition millénaire.